Home L’intention

La diffusion scientifique, un état des lieux

La Nature est une revue de vulgarisation scientifique qui connut une exceptionnelle pérennité. Fondée en 1873 par Gaston Tissandier, elle donnera naissance, en 1973 à La Recherche.

Biodiversité, changement climatique, développement durable, préservation de l’environnement : les questions qui agitent notre temps ne peuvent être comprises et résolues sans faire appels à des concepts complexes. Les informations qui émanent du monde de la recherche, passées au filtre des médias, parviennent souvent brouillées au grand public et peuvent générer des alertes contradictoires.

Force est de constater que l’information scientifique est difficile à vulgariser : tentaculaire, spécialisée, peu ou mal diffusée, mais aussi que la presse grand public est contrainte de mettre en avant quelques espèces “phares” (c’est-à-dire sympathiques ou spectaculaires), véhiculant de ce fait une image tronquée du monde vivant.

Où trouver aujourd’hui une information complète, objective et accessible à tous ?

C’est cette information qu’Espèces propose : elle est claire mais conservera toute l’étendue de sa complexité, en faisant appel directement à ceux qui sont au cœur de la recherche scientifique.
Au-delà de l’objectif pédagogique c’est évidemment la protection de l’environnement qui nous préoccupe, mais Espèces n’est pas une revue d’opinion, elle souhaite simplement fournir au lecteur les moyens de s’en forger une.

Culture sans nature

Avec l’avènement de l’ère industrielle, l’homme se croyait à l’abri des phénomènes naturels avec lesquels des siècles de civilisation ont dû composer. L’opposition entre nature et culture avait atteint son paroxysme. Mais qu’en est-il aujourd’hui de l’image que nos contemporains ont de cette nature ? Pour beaucoup d’entre eux, elle est une notion très abstraite. À quoi bon alors parler de biodiversité ou d’écologie ? Le contact avec la réalité de la nature est perdu pour le plus grand nombre d’entre nous.
Et le besoin de le renouer devient impérieux.
Paradoxalement, et dans l’esprit du plus grand nombre, sciences naturelles et préservation de l’environnement ne sont pas forcément liés. Espèces se propose de les reconnecter.

Science & développement durable

Seulement 5 % des Français interrogés pour le sondage Opinionway de 2010 pensent que le développement durable est d’abord l’affaire des scientifiques. 61 % pensent qu’ils ne sont pas assez présents dans le débat public. Suite au Grenelle 2 de l’Environnement, 9 % seulement déclarent savoir clairement quel était son objectif. Concernant le changement climatique si la grande majorité considère que c’est un problème prioritaire, 41 % pensent qu’on en parle trop.

Campagne WWF de sensibilisation au réchauffement climatique

Dans le respect de la recherche

La science n’est pas figée : sans cesse de nouvelles idées émergent et génèrent de nouvelles questions. Foisonnement d’idées puis, peu à peu, disparitions de certaines hypothèses : la recherche fonctionne comme le vivant.

De plus, et depuis ses débuts, la recherche a fait des progrès considérables au prix d’une spécialisation qui rend aussi le contact entre chercheurs difficile, autant qu’il l’est devenu avec le grand public, les gestionnaires ou les politiques.

Des observations empiriques des premiers notables herborisant aux classi­fications érudites, les disciplines se sont donc multipliées de façon considérable. L’évolution actuelle de la recherche va aujourd’hui en sens inverse, tentant d’appréhender l’environnement en tant que système : des disciplines dites “transversales” naissent : éthologie, sociobotanique, anthropozoologie…

Espèces se propose d’ériger des passerelles qui seront utiles à tous et favoriseront une compréhension globale du monde.

Les cabinets de curiosités constituèrent, à partir du XVIe siècle, une réalité européenne. Pensés initialement comme des lieux où rassembler tout ce que la nature pouvait produire d’extraordinaire (qu’il s’agisse de productions humaines ou naturelles), ils juxtaposaient animaux rares naturalisés, fossiles divers, entassaient coquillages, pirogues indiennes, tableaux et médailles… Dès le XVIIe siècle, ce type de collection commença cependant à reculer au profit de ce que seront, au siècle suivant, les cabinets d’histoire naturelle puis les premiers musées.